Alliés de Robert Zemeckis

alliesAvec son nouveau film, Robert Zemeckis offre aux spectateurs un casting cinq étoiles, puisqu’il a confié les deux rôles principaux à Brad Pitt (Max Vatan) et Marion Cotillard (Marianne Beauséjour). Il nous propose avec Alliés, sorti ce mercredi, un film mixant thriller, romance et histoire.

« Casablanca 1942.  Au service du contre-espionnage allié, l’agent Max Vatan rencontre la résistante française Marianne Beauséjour lors d’une mission à haut risque. C’est le début d’une relation passionnée. Ils se marient et entament une nouvelle vie à Londres. Quelques mois plus tard, Max est informé par les services secrets britanniques que Marianne pourrait être une espionne allemande. Il a 72 heures pour découvrir la vérité sur celle qu’il aime. »

L’histoire se divise en deux parties. Dans la première, on assiste à la rencontre de Max Vatan et de la résistante française Marianne Beauséjour, à Casablanca, au Maroc. Tous deux sont là pour mener à bien une mission commune, assassiner un haute ponte du régime nazi en Afrique du Nord. Dans la seconde partie, on les retrouve mariés, à Londres, où ils mènent une vie à peu près paisible, malgré la guerre. Tout bascule, le jour où Marianne est soupçonnée d’être une espionne allemande.

Il est clairement évident que le début du film fait référence au chef d’œuvre Casablanca de Michael Curtiz. Mais le film de Zemeckis n’atteint pas son niveau. En effet, je n’ai trop aimé cette première partie. Je la trouve un peu longue, le rythme est assez lent, certains faits ou décors ne sont pas crédibles, pas très réalistes. Il y a également beaucoup de clichés, et puis écoutez attentivement la voix de Brad Pitt, c’est ridicule. Vous me direz il joue un québécois, mais à ce moment là, au moins pour le début du film, il fallait choisir un « authentique » canadien pour doubler l’acteur et non pas utiliser une voix française imitant l’accent québécois. Cette suite de mauvais points dessert vraiment le film. Pour autant, j’ai plutôt apprécié la seconde partie d’Alliés. En effet, elle est beaucoup plus intense, on est face à un suspens psychologique. C’est vraiment la partie thriller du long-métrage. On se demande ce qu’il va arriver à ce couple, et comment ils vont pouvoir s’en sortir.

Comme vous pouvez vous en douter, j’ai plutôt un avis assez mitigé à propose de ce long-métrage. Brad Pitt et Marion Cotillard n’interprètent pas ici leur meilleur rôle. On ne peut  pas considérer Alliés comme un mauvais film, loin de là, mais ce n’est pas Le film de l’année. C’est un film qui se regarde bien, mais pas plus.

Comme d’habitude, je vous met la bande-annonce ci-dessous:

Désormais, à vous de vous faire votre propre avis.

Elodie

 

La guerre de Louise 1914-1921 de Sylvie Arnoux

la-guerre-de-louiseLa guerre de Louise est un ouvrage qui revient sur un fait méconnu, à savoir la déportation de populations civiles en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale.

A travers le parcours de sa grand-mère, Sylvie Arnoux nous fait revivre une période sombre du premier conflit mondial. A la lecture de l’ouvrage, on s’aperçoit qu’elle ne s’intéresse pas seulement à sa grand-mère. En effet, bien que Louise soit le fil rouge du récit, Sylvie Arnoux s’intéresse également aux autres familles du village d’Herbeuville, voire même aux villages alentours. Herbeuville et les localités de la vallée de la Woëvre, à proximité de Verdun, sont parmi les premières à être envahies et occupées par les troupes ennemies. A partir de ce moment, on apprend que la population est « parquée » avant d’être envoyée en Allemagne dans des trains à bestiaux. On apprend alors que la déportation de population par ce moyen de transport existe avant la Seconde guerre mondiale. Une fois arrivée en Allemagne, hommes et femmes sont séparés, se retrouvent dans ces camps différents. Comme on peut se l’imaginer, ou non, leurs conditions de vie sont horribles, ils manquent de tout. Finalement Louise et sa mère ne reste que quelques mois en Allemagne, avant d’être rapatriées en France. La Lorraine étant une zone de combat, ces familles sont envoyées dans des départements du sud de la France, notamment dans la Drôme. Sur place, l’intégration est plus ou moins facile. On apprend ainsi que certains villages et villageois ne veulent pas accueillir de réfugiés. Comme quoi, un siècle plus tard, l’histoire se répète.  Louise et a famille ne peuvent rentrer à Herbeuville qu’en 1921, car sur place, il n’y a plus rien, et la zone reste assez dangereuse.

Pour construire et écrire son livre, Sylvie Arnoux s’est appuyée sur de nombreuses sources. L’ouvrage est agrémenté de notes de Louise, de photos, de cartes, et de divers textes. C’est un livre que j’ai trouvé bien documenté. La lecture est aisée et fluide. L’auteur explique très bien les faits, alors même qu’elle n’est pas historienne. C’est un sujet que j’ai trouvé très intéressant, et qui mérite d’être connu. Je vous recommande donc la lecture de cet ouvrage.

Je tiens également à remercier Babelio, et Entre-temps éditions, pour m’avoir fait découvrir ce livre.

Elodie


Quelques informations supplémentaires:

Editeur : Entre-temps éditions

Date de publication : 9 juin 2016

Genre : Histoire

Prix : 23€

Pages : 192

Le labyrinthe du silence : quand l’Histoire remonte à la surface

Le labyrinthe du silenceEn préparant cet article, je me suis aperçue que beaucoup de mes lectures ou des mes visionnages de films et séries de l’été, tournaient autour du thème de la Seconde Guerre Mondiale et/ou de l’Allemagne. Je dois dire que je n’en ai absolument pas fait exprès. Mais c’est l’occasion pour moi, de vous faire découvrir ou redécouvrir des oeuvres que j’ai apprécié sur ce(s) thème(s).

Je poursuit donc ici avec Le labyrinthe du silence (Im Labyrinth des Schweigens en VO) de Giulio Ricciarelli. Dans ce drame historique allemand, sorti sur nos écrans le 29 avril 2015, les rôles principaux sont tenus par Alexander Fehling (Johann Radmann), André Szymanski (Thomas Gnielka), Friederike Becht (Marlene Wondrak), ou encore Gert Voss (Fritz Bauer).

« Allemagne 1958 : un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les allemands ne fuient pas leur passé. « 

Le labyrinthe du silence raconte l’histoire de Johann Radmann, un jeune procureur allemand, qui fait la connaissance d’un journaliste et d’un rescapé d’Auschwitz, lorsque ledit journaliste fait une esclandre au tribunal de Francfort, car son ami a reconnu un ancien nazi ayant servi le camp. Nous en sommes en 1958, et l’Allemagne veut tourner à tout prix la page de son passé honteux. Johann Radmann est alors le seul à s’intéresser à ce cas, sans réellement savoir ce qu’était Auschwitz, lui, pensant naïvement que ce n’était qu’un simple camp de détention. Finalement, la « grande » Histoire va le rattraper. Il va se battre pour ces rescapés, et va tout faire pour que ces criminels soient jugés, en Allemagne. Le labyrinthe du silence 1Il émane une sorte de résistance, de combativité de cet homme face à l’administration allemande, qui est un peu trop conciliante envers les « anciens » nazis. Il fait donc face à un certain nombre d’obstacles, mais aussi de désillusions. Le film est aussi une belle histoire d’amitié, avec ses hauts et ses bas.

C’est un très beau film, qui nous montre l’Allemagne de la fin des années 1950, mais surtout ce silence très pesant , qui régnait au sein de l’Administration, et de l’Etat en général. Il ne fallait rien dire du passé, ne pas faire d’esclandre. Alors que pour Johann Radmann, son supérieur Fritz Bauer, ses amis et plus proches collaborateurs, il faut au contraire faire éclater la vérité à tout prix, affronter ce passé douloureux, pour que l’Allemagne puisse se reconstruire convenablement. Pour ceux qui commencent à me connaître, vous savez que j’aime le cinéma allemand, en particulier par sa capacité à se questionner sur son passé, sur son histoire, qui n’a pas toujours été très glorieuse. C’est une nouvelle fois le cas ici. Les acteurs incarnent véritablement leurs personnages, notamment Alexander Fehling dans le rôle du jeune procureur Radmann, acteur que j’ai découvert dans la saison 5 de Homeland. Ce film nous montre une époque, et les silences qui l’ont accompagnée. On voit que l’Etat allemand a eu un comportement conciliant, voire laxiste envers ses anciens dirigeants et criminels nazis.

C’est un film que je vous recommande chaudement de voir (je vous mets la bande-annonce ci-dessous).Je pense qu’il est complémentaire de celui consacré à Fritz Bauer, que je n’ai pas malheureusement pas encore vu, mais dont il est question ici.

Elodie

Airborne 44. T1: Là où tombent les hommes.

Airborne 44 T1Airborne 44 est une série de 6 BD divisée en trois cycles, réalisée par le scénariste et dessinateur belge, Philippe Jarbinet.

L’histoire débute en décembre 1944, en pleine bataille des Ardennes. On suit le destin de plusieurs personnages : deux enfants d’origines juives qui essayent de retrouver leurs parents, un jeune GI d’origine allemande et ses compagnons de guerre, un déserteur de l’armée allemande, et une jeune femme, qui s’occupe seule du haras familial.

Comme la BD traite de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire n’est pas très gaie. On suit ces personnages sur quelques jours. On en apprend juste ce qu’il faut sur eux, je suppose qu’ils seront plus développés au fil des tomes. On a un entraperçu des horreurs de la guerre, mais aussi des petits moments de bonheur éphémères. On se rend compte que la guerre est plus complexe qu’elle n’y paraît.

Connaissant assez bien le déroulement de la Seconde Guerre mondiale, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec cette BD, ou plutôt je n’en attendais pas grand chose, car il arrive (souvent) que l’adaptation en fiction, ne soit pas du tout fidèle à l’Histoire. Mais là, j’ai été assez surprise, car il me semble que c’est assez fidèle aux évènements, ou à ce que les gens de l’époque ont pu vivre. D’ailleurs, l’auteur a fait des recherches très approfondies sur le sujet. Je trouve que les dessins servent vraiment bien le récit. Ils sont « beaux », très réalistes et très explicites. Par rapport à d’autres BD, il y a peut être moins de dialogues, mais les dessins les remplacent efficacement, ils racontent l’histoire. Il n’y a pas forcément besoin de mots pour faire passer des émotions, des idées. Le seul bémol que je trouve à cette BD, c’est le fait que la série commence pratiquement à la fin de la guerre, alors même que dans les tomes suivants, il semble être question d’évènements passés, notamment du débarquement en Normandie. Du coup, je n’ai pas trop compris ce choix de l’auteur, même si c’est peut-être plus facile pour faire des flash-back, surtout que le récit est chronologique. Hormis cela, si le sujet vous intéresse, c’est une BD plutôt intéressante.

Bonne lecture

Elodie


Quelques infos supplémentaires:

  • Editeur : Casterman
  • Date de parution : Septembre 2009
  • Genre : BD, historique
  • Prix : 13€95
  • Pages : 48

« Le réseau du Musée de l’Homme. Une résistance pionnière 1940-1942 » d’Alain Monod

Musée de l'hommeLe réseau du Musée de l’Homme. Une histoire pionnière 1940-1942 d’Alain Monod,  est un bref récit consacré à ce réseau de résistance parisien, qui fut d’ailleurs l’un des premiers en France.

Cet ouvrage est divisé en trois parties. La première, elle-même sous-divisée en cinq chapitre, est un récit chronologique des évènements. On apprend ainsi quels étaient les principaux acteurs du mouvement, et certaines de leurs actions. Dans la deuxième partie, on trouve un certain nombre de documents en lien avec le Musée et son réseau. Parmi ceux-ci, il y a des photos, certains bulletins de Résistance, qui était le journal du réseau, ou encore, des lettres d’adieux. La troisième et dernière partie revient sur les biographie des principaux acteurs du mouvement.

J’ai trouvé cet ouvrage intéressant, car je ne connaissais de ce réseau que quelques faits, notamment le pseudo-procès qui eu lieu après l’arrestation de presque tous ses membres, mais je n’en savais pas plus. Donc, ce récit, m’a permis d’en apprendre davantage sur les faits et les principaux acteurs du réseau. Je considère cet ouvrage comme un bon outil de vulgarisation pour connaître cette histoire.

Mais pour moi qui ai fait des études d’histoires, je m’attendais à mieux. Je pensais que l’ouvrage était plus conséquent. Je trouve que c’est trop bref, on ne rentre pas assez dans le vif du sujet, on reste en surface. Je pense donc que cet ouvrage n’est qu’une première étape, et c’est peut-être comme cela que son auteur le voit aussi. Les personnes qui s’intéresseraient  à ce mouvement, peuvent ensuite se tourner vers d’autres ouvrages concernant le sujet, notamment, ceux cités dans les sources. Par ailleurs, j’ai trouvé qu’il y avait un peu de répétition, ce qui me gène. Néanmoins, pour une première approche, je conseillerais tout de même sa lecture.

Je voudrais remercier Babelio et Riveneuve Editions pour m’avoir donné l’occasion de lire ce récit.

Bonne lecture

Elodie


Quelques informations supplémentaires:

  • Genre: Etudes, Histoire
  • Editeur: Riveneuve Editions
  • Date de parution: 14 octobre 2015
  • Prix : 10€
  • Pages : 125

Un passé méconnu

un-million-de-prisonniers-allemands

J’ai conscience en écrivant cet article, que l’histoire est quelque chose qui n’intéresse pas tout le monde (alors même que c’est nécessaire à la compréhension de nos sociétés).  Néanmoins, je voulais absolument vous faire découvrir le travail de Valentin Schneider.  Ce dernier est un jeune historien allemand, vivant en France et ayant soutenu sa thèse sur La présence allemande en Normandie, 1940-1948, à l’Université de Caen en 2013.

Ce petit livre bleu trainait depuis près d’un an et demi dans ma bibliothèque, alors même que je voulais vraiment le lire. Avec cet ouvrage, Un million de prisonniers allemands, l’auteur revient sur un pan méconnu de notre histoire, à savoir le sort des prisonniers allemands à la fin et après la Seconde guerre mondiale. C’est une partie de notre histoire que l’on connaît assez peu ou pas du tout, en partie parce que l’opinion l’a effacé de la mémoire collective. Au lycée (du moins quand j’y étais), on aborde très rapidement le sort des prisonniers allemands en U.R.S.S., on connaît leurs conditions de vie déplorables, les nombreux morts. Mais finalement, qu’en a t-il été chez nous? C’est cette même question que Valentin Schneider s’est posée, et à laquelle il a tenté de répondre.

Dans cet ouvrage, l’auteur revient sur la « prise en mains » de ces prisonniers dès le débarquement en Normandie en juin 1944, jusqu’à la libération des derniers d’entre eux en 1948. On apprend ainsi où ils étaient installés, ce qu’ils faisaient, quelles étaient leurs conditions de vie, la manière dont ils étaient traités par les différentes autorités alliées ou françaises, ou encore leurs relations avec la population.

Avec cet ouvrage, on apprend pleins de faits intéressants. On se rend compte également qu’en France, on a tendance à glorifier certains aspects historiques, et, à en oublier d’autres, un peu moins glorieux. Je voulais lire ce livre parce que c’est un sujet qui m’intéressait, parce qu’il traite d’aspects méconnus. Il est assez centré sur la Normandie, mais du coup c’est assez intéressant, car en général, quand les historiens traitent de la Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale, ils arrêtent leur travail à la libération, ou alors ils traitent presque tous du même sujet. En effet, combien y-a-t-il de livres parus sur le débarquement? Mais, finalement, assez peu d’historiens se sont intéressés à l’après. Par ailleurs, c’est un ouvrage assez court, l’auteur est très clair dans ses propos, c’est facile à lire, contrairement à d’autres ouvrages d’histoire qui peuvent être très « pompeux ». Donc, si le sujet vous intéresse, c’est un livre à lire.

Elodie


Quelques infos supplémentaires:

Essai historique

Editeur: Vendémiaire

Date de parution: mars 2013

Prix: 8€

Pages: 224.