Le labyrinthe du silence : quand l’Histoire remonte à la surface

Le labyrinthe du silenceEn préparant cet article, je me suis aperçue que beaucoup de mes lectures ou des mes visionnages de films et séries de l’été, tournaient autour du thème de la Seconde Guerre Mondiale et/ou de l’Allemagne. Je dois dire que je n’en ai absolument pas fait exprès. Mais c’est l’occasion pour moi, de vous faire découvrir ou redécouvrir des oeuvres que j’ai apprécié sur ce(s) thème(s).

Je poursuit donc ici avec Le labyrinthe du silence (Im Labyrinth des Schweigens en VO) de Giulio Ricciarelli. Dans ce drame historique allemand, sorti sur nos écrans le 29 avril 2015, les rôles principaux sont tenus par Alexander Fehling (Johann Radmann), André Szymanski (Thomas Gnielka), Friederike Becht (Marlene Wondrak), ou encore Gert Voss (Fritz Bauer).

« Allemagne 1958 : un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les allemands ne fuient pas leur passé. « 

Le labyrinthe du silence raconte l’histoire de Johann Radmann, un jeune procureur allemand, qui fait la connaissance d’un journaliste et d’un rescapé d’Auschwitz, lorsque ledit journaliste fait une esclandre au tribunal de Francfort, car son ami a reconnu un ancien nazi ayant servi le camp. Nous en sommes en 1958, et l’Allemagne veut tourner à tout prix la page de son passé honteux. Johann Radmann est alors le seul à s’intéresser à ce cas, sans réellement savoir ce qu’était Auschwitz, lui, pensant naïvement que ce n’était qu’un simple camp de détention. Finalement, la « grande » Histoire va le rattraper. Il va se battre pour ces rescapés, et va tout faire pour que ces criminels soient jugés, en Allemagne. Le labyrinthe du silence 1Il émane une sorte de résistance, de combativité de cet homme face à l’administration allemande, qui est un peu trop conciliante envers les « anciens » nazis. Il fait donc face à un certain nombre d’obstacles, mais aussi de désillusions. Le film est aussi une belle histoire d’amitié, avec ses hauts et ses bas.

C’est un très beau film, qui nous montre l’Allemagne de la fin des années 1950, mais surtout ce silence très pesant , qui régnait au sein de l’Administration, et de l’Etat en général. Il ne fallait rien dire du passé, ne pas faire d’esclandre. Alors que pour Johann Radmann, son supérieur Fritz Bauer, ses amis et plus proches collaborateurs, il faut au contraire faire éclater la vérité à tout prix, affronter ce passé douloureux, pour que l’Allemagne puisse se reconstruire convenablement. Pour ceux qui commencent à me connaître, vous savez que j’aime le cinéma allemand, en particulier par sa capacité à se questionner sur son passé, sur son histoire, qui n’a pas toujours été très glorieuse. C’est une nouvelle fois le cas ici. Les acteurs incarnent véritablement leurs personnages, notamment Alexander Fehling dans le rôle du jeune procureur Radmann, acteur que j’ai découvert dans la saison 5 de Homeland. Ce film nous montre une époque, et les silences qui l’ont accompagnée. On voit que l’Etat allemand a eu un comportement conciliant, voire laxiste envers ses anciens dirigeants et criminels nazis.

C’est un film que je vous recommande chaudement de voir (je vous mets la bande-annonce ci-dessous).Je pense qu’il est complémentaire de celui consacré à Fritz Bauer, que je n’ai pas malheureusement pas encore vu, mais dont il est question ici.

Elodie